Le spectacle
En fond de scène, nous devinons le couloir d’un immeuble quelque peu délabré.
Une porte au centre. Nous sommes face à l’intérieur d’un petit appartement
modestement aménagé. Nous sommes chez Bubu.
Bubu y a trouvé refuge. Lorsqu’il rentre chez lui c’est pour tenter de se reposer du monde extérieur qu’il doit affronter chaque jour, non sans mal !
Ouf, enfin seul.
Mais aujourd’hui, il semble qu’un grain de sable insignifiant vogue dans les courants d’air. Une présence qui ne semble pas être coutumière des lieux
s’engouffre dans les couloirs. Le bruit d’un imprévu retentit derrière la porte de Bubu.
Aïe, aïe, aïe, c’est Igor !
Igor, jouisseur par nature, est inlassablement et sans relâche, toujours prêt à déployer sa fureur de vivre dès qu’une brèche apparaît. On dit d’Igor que, lorsqu’un imprévu vous tombe dessus, c’est en fait qu’Igor l’a préalablement bousculé.
Alors que Bubu veut juste se reposer après une journée épuisante, Igor, lui, se sent bien de s’installer chez Bubu ce soir !
Dans un rythme effréné, à la sauce slapstick, même les éléments semblent s’en amuser. Dans cette rencontre improbable, les objets reprennent vie et semblent n’en faire qu’à leur tête.
Il y a des jours, ça ne se passe vraiment pas comme prévu !
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Les personnages
Bubu est un travailleur appliqué et minutieux. Le labeur, la routine et son exigence envers lui-même font de lui un homme sans histoire. Pour Bubu, c’est pas gagner de se dépatouiller avec la vie. Le monde, l’autre, est trop souvent sujet à angoisse. Il vit seul, parce qu’il ne sait pas faire autrement. Chez lui, il se rassure en inventant des rituels d’une vie bien rangée. Il s’entraîne à trouver dans les petits riens du quotidien, ces petits plaisirs dont on parle et qui, soi- disant, font du bien! Aujourd’hui, le vent a déposé Igor devant sa porte. Bubu est partagé entre le fait de disparaître derrière son journal ou d’ouvrir sa porte à un inconnu. Ce conflit déclenche chez Bubu des états de panique à en mourir d’empathie pour cet être fragile et tellement attachant.
Igor Putsch est né et a grandi dans la rue. Il ne possède rien, il possède tout : le monde est sa chambre d’enfant. Il l’explore, s’en réjouit, il s’y raconte des vies pour exister. Igor vit au gré du vent, des rencontres, avec pour préoccupations principales : Manger, dormir, rencontrer, buller…
Tout un programme renouvelé chaque jour. Il est le jouisseur, que rien ni personne ne déroute. Il est l’enfant terrible qui refuse de s’ennuyer. Il cultive inlassablement l’insouciance de sa jeunesse, peu importe les conséquences qu’il inflige à son entourage. Abandonné à lui-même, Igor est une sorte de coucou. Il n’aime pas vivre seul, mais ne sait pas comment cohabiter avec l’autre.
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La genèse
Rémi Blasquez et Valentin Johner sont deux comédiens qui avant de se connaître, partageaient déjà cette même envie profonde d’explorer l’univers du clown. Ils se sont rencontrés pour la première fois en mars 2020 lors d’un stage avec la compagnie Vis Comica dirigé par Nathalie Tarlet.
Très vite, ils ont une appétence commune du plateau avec leur clown respectif : Igor et Bubu.
Lorsque ces deux clowns partagent les planches pour une première improvisation, un cadeau leur est réservé : la découverte d’une écriture commune et fluide alliant des sujets qui leurs sont chers, étroitement liés à leur vie personnelle : La solitude, l’empathie, la rencontre et le besoin de l’autre. Des thématiques que ces deux complices aiment à traiter sur scène.
De ce numéro naît le désir de développer leur travail et d’écrire un spectacle.
C’est une rencontre humaine et artistique qui donne naissance à Kukushka où Bubu et Igor se rejoignent dans leurs bêtises et se complètent au travers d’une écriture clownesque tel un Tex Avery.
Nathalie Tarlet est venue compléter ce travail burlesque grâce à son œil averti et son expérience.
La collaboration artistique des trois donne un spectacle haut en émotions qui nous fait passer du rire aux larmes et des larmes au rire.
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